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GRAND-NORD CAMEROUN
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25 mars 2006

HAMAN ADAMA, Toi aussi tu trahis le GRAND-NORD !

minesMadame Haman Adama est-elle députée du Sud-Ouest ou Ministre de la originaire du Grand Nord ? Telle semble être à mon avis la quintessence de la querelle qui oppose depuis quelque temps Madame la Ministre de l’Education de Base et M. Maïdadi Yaya Saïdou, le président de l’AFP. Tout part d’un article paru dans le Journal La Nouvelle Presse où M. Maïdadi analyse le budget de l’Education de Base pour l’année 2006. Il ressort que Mme la Ministre fait la part trop belle à la Province du Sud-Ouest.Combien de salles de classes a-t-elle réellement « rapportées » du Japon ? Pas 150 en tout cas, comme elle le prétend. Car si la Province du Sud-Ouest en « bénéficiera de plus de cent salles, le chef-lieu de l’Extrême Nord 48 et la province du Nord 64 », une addition tout à fait élémentaire nous amène déjà à « plus » de 212 salles.Nous osons espérer que d’ici à ce qu’elle quitte l’Education de Base elle saura au moins faire les opérations de base que l’addition, la soustraction, la multiplication et la division ! Madame Haman Adama est-elle députée du Sud-Ouest ou Ministre de la république originaire du Grand Nord ? Telle semble être à mon avis la quintessence de la querelle qui oppose depuis quelque temps Madame la Ministre de l’Education de Base et M. Maïdadi Yaya Saïdou, le président de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) . Tout part d’un article paru  dans le Journal La Nouvelle Presse où M. Maïdadi analyse le budget de l’Education de Base pour l’année 2006 et constate, à la lecture des tableaux qu’il publie, que dans la répartition de l’investissement du ministère dont elle a la charge, Mme la Ministre fait la part trop belle à la Province du Sud-Ouest qui n’est que la province du PM, néglige celle du Sud qui est pourtant celle du Président de la république qui l’a nommée, et surtout celles du Grand Nord dont elle est originaire. Partant de faits aussi scientifiques qu’irréfutables, il espérait que Mme répondrait dans le même registre pour la gouverne des populations camerounaises en général et de celles du Grand Nord en particulier. Malheureusement, Madame la Ministre a plutôt choisi de faire recours à des apprentis sorciers, non pas pour éclairer, mais plutôt pour le dénigrer, brouiller les pistes et même sans s’en rendre compte, ruiner le peu de crédit qui lui restait. Dans le Journal dénommé Cameroun Times du 20 février 2006, M. Lazare II Ahanda Ahanda a été stipendié pour abattre cette sale besogne, à travers un tissu de mensonges, de contradictions et de fautes de langue( qui ne sont pas des coquilles !) que nous nous ferons le devoir de relever.

république

PREMIER MENSONGE

            Il se trouve déjà en très gros caractères dans le titre qui proclame urbi et orbi que « HAMAN ADAMA GATE LE GRAND Nord ». Mais en fait de gâterie qu’est-ce qu’on lit ?  Qu’à l’occasion d’une cérémonie de présentation des vœux, « elle a porté à la connaissance de l’opinion nationale l’abondante moisson rapportée de son périple au Japon. Il s’agit de 150 salles de classes en projet de construction pour l’année 2006. Fruit d’un accord signé récemment au Japon, le nouveau projet se subdivise en deux phases. Le Sud-Ouest bénéficiera de plus de cent salles de classe. Une école primaire devrait voir le jour dans la capitale politique sis côté Mballa II. Coût total 4,5 milliards de francs CFA.

            N’en déplaise à M. Maïdadi Seidou, les villes de Garoua et de Maroua qui appartiennent au triangle national n’ont pas été en reste.48 salles de classe pour le seul chef-lieu de l’Extrême-Nord, quatre écoles et 64 salles de classe pour la province du Nord ».

Je crois qu’il est évident pour tout le monde que le vrai titre aurait été : HAMAN ADAMA GATE LA PROVINCE DU SUD-OUEST puisque à elle seule, elle aura plus de cent salles sur les 150 « ramenées » du Japon. Il faudrait bien qu’un jour on sache ce qui, comme un phototropisme, tire la ministre de l’Education de base toujours vers le Sud-Ouest quand elle a quelque chose à partager ! Est-elle députée du Sud-Ouest ou ministre de la république originaire du Sud-Ouest ?

DEUXIEME MENSONGE

         Quand on parle de 150 salles de classe «  moisson abondante, fruit d’un accord signé récemment au Japon », on veut présenter Madame la Ministre comme une grande diplomate qui a réussi là où tout le monde avait échoué, en décrochant pour la première fois, un grand don de salles de classe du Japon. Il faut, même dans une opération de marketing politique où on n’a que du vent à vendre, savoir rendre à César ce qui appartient à César. Le Japon n’a attendu ni l’entrée de Madame Haman Adama au gouvernement, ni son voyage sur son territoire pour concrétiser sa très longue coopération avec le Cameroun par la construction d’écoles et de salles de classe. Dans le cadre de la continuité de l’Etat et de l’Administration, elle n’était chargée que de catalyser la poursuite d’un projet négocié depuis très longtemps par d’honnêtes, efficaces mais humbles prédécesseurs, qui n’en ont jamais revendiqué la paternité. N’arrive-t-elle pas trop tard dans un projet trop vieux pour chercher à en tirer au forceps tant de retombées politiques imméritées ?

TROISIEME MENSONGE

            Combien de salles de classes a-t-elle réellement « rapportées » du Japon ? Pas 150 en tout cas, comme elle le prétend. Car si la Province du Sud-Ouest en « bénéficiera de plus de cent salles, le chef-lieu de l’Extrême Nord 48 et la province du Nord 64 », une addition tout à fait élémentaire nous amène  déjà à « plus » de 212 salles ! C’est là qu’on comprend pourquoi, Madame Haman a fait appel à M. Lazare II Ahanda Ahanda, plus douée qu’elle, qui n’est pas journaliste, mais plutôt un charlatan officiant à ses heures perdues dans un journal fantôme appelé « Cameroun Times » pour des motivations sonnantes et trébuchantes. Comme elle n’avait que 150 salles à distribuer avec plus de cent qui iraient à son Sud-Ouest chéri, pour qu’il y en ait encore pour le Grand Nord et le reste du pays, il fallait trouver un bon prestidigitateur pour les multiplier. Et comme M. Onana du Journal « La Missive » ne semble pas avoir justifié son salaire quand il avait répondu pour la première fois, M. Lazare II ressuscite et sort de son tombeau pour multiplier les salles de classe comme il avait vu son Jésus multiplier le pain et le poisson !

            Nous n’avons pas encore parlé de « l’école primaire qui devrait voir le jour à Mballa II ni des quatre autres pour la province du Nord » et nous en sommes déjà à 212 salles de classe ! Ces cinq écoles, à notre entendement, soit n’auront pas de salles, soit attendront leurs salles du partage des 150, après que le Sud-Ouest en aura pris plus de 100 ! Pour réussir cette opération humainement impossible, Madame la Ministre n’avait d’autre choix que de recourir à des forces occultes venant d’outre-tombe. Merci Lazare de jouer les deus ex machina !

            Au fait, qu’est-ce qui coûtera 4,5 milliards ? Les 150 salles de classe ? L’école primaire de Mballa II ? Le moins qu’on puisse dire est que tout ému de sa subite résurrection, Lazare II ne semble pas encore bien en phase avec la langue française dont la maîtrise ne semble pas être allée au-delà de l’Education de base. Nous y reviendrons !

QUATRIEME MENSONGE

            Après avoir réussi cette mathématique extraterrestre, notre « journaliste » déclare :  «  Ces projets tout comme d’autres, le Grand Nord ne le doit pas seulement parce que Mme le Ministre est originaire de cette localité… » Auparavant, avant de nous donner un cours sur ce qu’est un ministre d’après lui, il conclut que « le ministre, jouissant de la  confiance du seul président de la République ( non des frères du villages) n’a de comptes à rendre qu’à celui-ci. » Mais si tel était le cas, pourquoi M. Lazare II se serait-il cru donc obligé de mentir, en titrant que Haman Adama gâte le Grand Nord alors qu’il aurait pu à juste titre annoncer qu’elle gâte le Sud-Ouest ? C’est que dans son subconscient, il sait que selon la philosophie qui préside aux nominations au Cameroun, chaque « nommé » est le représentant de sa tribu à la mangeoire et le canal par lequel la redistribution du fruit du clientélisme et de la corruption électorale est faite. Il comprend donc, et s’étrangle pour ne pas le dire, que les  largesses trop assidues d’une ministre originaire du Grand Nord pour le Sud-Ouest au détriment de sa propre province et de celle du président de la république suscitent des interrogations et même des suspicions !

            C’est évidemment parce que le ministre est d’abord et avant tout celui de son village qu’à la veille de chaque élection chaque ministre est envoyé battre campagne chez soi. Car il devra regarder ses frères dans les yeux et leur dire s’il a mangé seul ou s’il leur a acheminé leur part du gâteau national. C’est aussi pour cela qu’à chaque nomination, les frères du village écrivent des motions de soutien et de remerciement au Chef de l’Etat pour avoir pensé à eux. C’est enfin pourquoi à la fin de chaque motion chaque section ou sous-section du RDPC demandent toujours au chef de l’Etat de nommer beaucoup de fils du village à des postes de responsabilité et de gestion. Dire au Cameroun qu’un ministre est le ministre de la république est un pieux mensonge.

CINQUIEME MENSONGE

             Lazare II écrit :  «  Il ne revient pas au ministre de déterminer dans le cadre d’un budget d’investissement public la part réservée à sa région natale . Sa seule compétence est limitée à soumettre et à défendre le budget du ministère dont il a la charge aux députés qui l’approuvent ou le rejettent. »

            Et comment le ministre prépare-t-il le budget qu’il va soumettre s’il ne fait d’avance les prévisions d’investissements dont bénéficieront chaque province, chaque département, chaque district, chaque village…Qu’est-ce que le budget d’un ministère si ce n’est la somme de toutes les parts prévues pour chaque unité ? Comment défend-on un budget si on ne peut le décomposer ? Si un ministre ne peut déterminer dans le cadre d’un budget la part qui revient à sa région natale, qui donc le fait à sa place ? Comment peut-il déterminer les parts des autres régions sauf celle destinée à sa région natale ?

SIXIEME MENSONGE

            Quand on écrit :  « M. Seidou Maïdadi gagnerait davantage à se construire une légitimité en travaillant d’abord au sein de son prétendu parti à se trouver quelques adhérents…Car la légitimité se conquiert non pas dans les médias, mais par le poids de son parti politique… », on amène le lecteur qui ne connaît pas Mme Haman Adama à penser qu’elle enseigne ainsi aux autres l’itinéraire qu’elle a elle-même suivi pour arriver là où elle est. Pourtant il n’en est rien. Comment et dans quel parti politique a-t-elle construit sa légitimité si tant est qu’elle en a une? La nomination confère-t-elle la légitimité ? Et pour être « découverte », comment s’y est-elle prise ?

            Nous nous en voudrons de ne pas relever aussi les principales contradictions qui, avec les mensonges sous-tendent ce texte et trahissent une personnalité complexée, trouble, instable, déséquilibrée et tiraillée entre l’incompétence et le désir de briser des icônes.

PREMIERE CONTRADICTION

            M.Maïdadi est présenté comme « fils aîné galeux d’un père grand serviteur de l’Etat, désœuvré, qui traîne sa frustration de n’avoir pas été à la hauteur des ambitions que lui avait portées son défunt père, bref « un fils à papa de près de 50 ans ». Tout le monde voit ici le portrait d’un raté qui n’a jamais rien fait, qui n’a jamais pu s’affranchir de la tutelle familiale, qui a suivi son père partout, incapable de vivre par lui-même…

            Mais brusquement, on lit, de la même plume : « c’est un enfant turbulent et même rebelle qui avait déjà eu maille à partir avec son géniteur depuis qu’il étudiait en Europe. Ce qui lui avait valu en ce temps-là de voir les vivres coupés et sa condition de vie se détériorer au point où aujourd’hui ses proches doutent de sa qualité d’ingénieur en électricité tel qu’il aime à se présenter ». On ne peut pas croire que ces deux portraits, diamétralement opposés, se rapportent au même individu. Le deuxième cas est tout le contraire « d’un fils à papa ».

            On comprend que le commanditaire de l’article projette sur les autres ses propres portraits et visions de la vie. Elle reproche à Maïdadi de ne pas avoir choisi la facilité. Il est venu au monde avec un nom et, en suivant son père dans ses choix politiques et sociaux, il se serait sans douleur fait un prénom. Dans un pays où l’équilibre numéro-ethnique est de règle, il est sûr qu’il aurait remplacé son père au gouvernement depuis bien longtemps. Mais il a voulu choisir sa voie, être lui-même, autonome et voler de ses propres ailes. C’est pour cela qu’il choisit le SDF dont il est devenu premier Vice- président et qu’il a quitté de son propre chef, pas l’UNDP qui lui était si proche et qui aurait bien pu l’amener à l’Assemblée ou au gouvernement depuis 92, puis enfin, il a créé son propre parti. Est-ce là le portrait d’un fils à papa ? Je vois là plutôt le portrait de quelqu’un qui, très tôt, a compris que la vocation d’un homme est d’être debout. Qui refuse la génuflexion, la servilité. Même « désœuvré », il garde sa hauteur, sa morgue, ses principes, ses scrupules et sa dignité. Et c’est tout à son honneur ! Madame Haman Adama trouve cela comme un crime. On la comprend. Elle n’a jamais entendu parler du rite du parricide freudien qu’il faut traverser pour devenir adulte.

            A court d’arguments, elle déclare, toute honte bue, que  « les proches de Maïdadi doutent de sa qualité d’ingénieur en électricité tel qu’il aime à se présenter ». Qui sont ces proches, tous professeurs d’électricité pour le juger ? La densité des « spécialistes » en électricité est-elle donc si élevée dans le Grand-Nord de Mme Haman Adama ? Pourtant, je croyais que pour évaluer un ingénieur en électricité, il fallait d’abord être capable de compter  au moins de 1 à 200  et de réussir une simple addition. Or on vu tout à l’heure avec quelle dextérité Madame la Ministre a distribué 150 salles entre le Sud-Ouest, le Grand Nord et a pu construire cinq écoles avec les salles restantes ! Nous osons espérer que d’ici à ce qu’elle quitte l’Education de Base elle saura au moins faire les opérations de base que l’addition, la soustraction, la multiplication et la division ! Le Sud-Ouest lui aura ainsi porté chance.

DEUXIEME CONTRADICTION

            « Le ministre, jouissant de la confiance du seul président de la République ( et non de ses frères du village) n’a de compte à rendre qu’à celui-ci ». Il n’a donc pas besoin de légitimité. Il doit tout simplement se faire remarquer et tout faire pour lui plaire. Ceci c’est quand il s’agit de Mme Haman Adama. Mais quand c’est Maïdadi, on écrit : » M. Seidou Maidadi gagnerait à se construire d’abord une petite légitimité( !) en travaillant d’abord au sein de son prétendu parti à se trouver quelques adhérents… La légitimité( !) se conquiert non dans les médias, mais dans le poids de son parti politique… ».

TROISIEME CONTRADICTION

            « Il ne revient pas au ministre à déterminer dans le cadre du budget d’investissement public la part réservée à sa région natale. Sa seule compétence est limitée à soumettre et à défendre le budget du ministre dont il a la charge… » puis plus loin « la distribution des réalisations font partie des prévisions estimées à l’avance et connues dans le cadre du budget d’investissement public » !

QUATRIEME CONTRDICTION

            « Autres soucis du Minedub est (sic !) l’annonce de la construction des écoles de formation des instituteurs ». Qu’a-t-elle déjà fait des milliers d’instituteurs vacataires qui travaillent bénévolement sur le terrain et qui attendent d’être recrutés ? Que pense-t-elle de la notion « d’instituteurs vacataires » pour l’encadrement des jeunes Camerounais ? Que pense-t-elle de l’application du statut particulier des enseignants signé depuis décembre 2000 et de la grogne permanente des enseignants ? Que pense-t-elle d’une prime d’éloignement ou de « zone d’éducation prioritaire » qui encouragerait les enseignants affectés dans son Grand Nord natal et autres zones « difficiles » ? Que pense-t-elle des frais de vacances des enseignants qui ne sont plus payés depuis 1991 et qui frustrent les enseignants affectés trop loin de « chez eux » ? Mme devrait d’abord penser à recruter tous les enseignants déjà formés, à bien les traiter, avant de penser à construire d’autres écoles de formation !

CINQUIEME CONTRADICTION

            « N’en déplaise à M. Maidadi Seidou, les villes de Garoua et de Maroua … n’ont pas été en reste ». L’expression « n’en déplaise à » nous fait comprendre, en français, que M. Maidadi s’est toujours opposé à ce que les villes de Garoua et de Maroua bénéficient des investissements de l’Etat. Pourtant, le nœud de la querelle est que M. Maidadi trouve plutôt que non seulement le Grand Nord n’en bénéficie pas assez, mais qu’il est sacrifié. Pour être cohérent, il fallait écrire : » Contrairement à ce que pense ( raconte) M. Maidadi…

            Nous devons souligner que la liste de ces mensonges et contradictions n’est pas exhaustive. Pour l’avenir de nos enfants, nous ne pouvons ne pas relever quelques-unes des multiples fautes de langue dont regorge le texte. Car en fait de français, il a plutôt été question d’un salmigondis incompréhensible. A cette allure, nous proposons que prochainement, le débat ait lieu en fulfuldé.

(Nous avons supprimé la partie du texte qui tente de corriger l’expression écrite de Sieur Lazare II Ahanda Ahanda.NDLR)

Par, Jean Paul NGUI MÜNKA FEUGANG, Professeur d’ENIEG de Yaoundé.

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