DEVALUATION
(Selon Abdoulaye Sanogo de Notre voie)
C’est une information exclusive. Les pays membres de la zone CFA n’ont pas fini de souffrir. Cette fois, c’est le noir qu’ils vont commencer à broyer. Si rien ne vient entre temps changer la donne, dès le 1er janvier 2012, c’est-à-dire dans 40 jours, le FCFA sera dévalué à nouveau. La parité fixe qui jusque-là était de 1 euro=655,59 FCFA, passera à 1 euro=1000FCFA. Selon un diplomate européen, c’est pour apporter cette information aux chefs d’Etat de l’Uemoa qu’Alassane Dramne Ouattara a fait le tour de la sous-région la semaine dernière. Il a été mandaté, selon le diplomate, par le président français Nicolas Sarkozy.
«En Afrique centrale, c’est à Denis Sassou Nguesso que la mission a été confiée d’informer ses homologues de la CEMAC mais aussi des Comores», ajoute notre source. Le diplomate assure que Sarkozy, compte tenu des problèmes que le Président sénégalais rencontre actuellement et surtout à cause de sa grande susceptibilité, a tenu à parler personnellement à Abdoulaye Wade lequel devrait informer son petit voisin Bissau-guinéen.
Comme on peut s’en douter, cette mesure de dévaluation du FCFA est venue de la grave crise que traverse en ce moment l’Europe de l’euro et que seule, l’Allemagne supporte à travers ses caisses. C’est donc la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui, selon nos sources, a demandé à son homologue français, Nicolas Sarkozy, de mettre de l’ordre dans les ex-colonies françaises avant qu’il ne soit tard. Mais si l’on regarde bien le schéma, il ne s’agit pas, à travers cette mise en garde de Mme Merkel, de sauver les économies des pays de la zone FCFA. Il s’agit bien d’aider la France à éviter de sombrer, ce qui pourrait plomber la zone euro, l’Allemagne ne pouvant plus à elle seule financer les déficits de cette zone.
Mais qu’est-ce que la dévaluation du FCFA peut bien apporter à la France au plan financier et budgétaire ? Beaucoup, beaucoup trop même. Au travers de la guerre militaire qu’elle a menée ouvertement en Côte d’Ivoire pour renverser Laurent Gbagbo, la France a réussi à mettre sous l’éteignoir, tous les nationalistes et autres souverainistes dont le fondement de la politique est de redonner à l’Afrique, toute sa dignité. Laquelle devrait lui permettre de diversifier ses relations commerciales et politiques avec le reste du monde et non plus seulement avec l’ancienne puissance coloniale. Le cas de la Côte d’Ivoire est édifiant à cet égard. Aujourd’hui, tout semble dire que les accords de 1961, lendemain des indépendances, ont été réveillés. Les sociétés françaises ont récupéré tous les marchés. Bouygues est présent partout et il ne serait pas surprenant que, pour acheter désormais sur le marché mondial, l’Etat de Côte d’Ivoire passe forcément par l’Etat français. En d’autres termes, c’est en France que nous allons désormais acheter tout. Et comme tout cela se fait en devise (euro), nous allons dépenser beaucoup de CFA pour obtenir peu de produits. Ce qui arrangerait vraiment la France si l’on tient compte de l’ensemble des pays de la zone CFA qui vont acheter sur le marché français ou qui vont être obligés de faire transiter leurs marchandises par les ports et aéroports français. Si l’on ajoute à cela l’exploitation honteuse de nos ressources à laquelle se livre en toute impunité la France, on peut dire que le pari est gagné pour Paris de trouver les milliards d’euro qu’elle cherche partout pour combler son déficit. De l’avis d’un expert, les pays africains vont contribuer, avec cette mesure, pour 40% de leurs avoirs, au colmatage du déficit français.
Comme en janvier 1994, lors de la première dévaluation, les pays africains qui font la manche recevront encore beaucoup d’argent des pays européens. Puisqu’il leur suffit de dégager 1 million d’euro pour que cela se transforme en 1milliard de FCFA. Parions ! Les hagiographes des différents palais présidentiels chanteront à l’unisson la fameuse chanson qui ne leur réussit pourtant pas : «Pluie de milliards !!!». Oubliant que cet argent est à rembourser non seulement avec des intérêts mais en devise. Conséquence, la dette des pays africains toujours sous la coupole de Paris va accroître de façon vertigineuse. Sacrifiant ainsi les futures générations africaines qui, une fois aux affaires, passeront le clair de leur temps à rembourser des dettes.
Depuis que Ouattara est parvenu au pouvoir, les prix des produits alimentaires de première nécessité ne font qu’augmenter à la vitesse grand V. A partir du 1er janvier prochain, ça va être plus grave. La dévaluation ne peut nous servir que si nous exportons beaucoup. Tout le monde le sait. Tous les pays de l’espace francophone importent presque tout : produits manufacturés, riz, bois, poisson etc. A partir du mois de janvier 2012, c’est maintenant 1000 fcfa pour un euro. Au moment de servir le marché intérieur, les commerçants revendeurs devront tenir compte de cette nouvelle parité fixe. Les prix vont donc gonfler et ça va chauffer dans les marmites ! Le prix du carburant va suivre la flèche dans le sens verticale. Et on n’y pourra rien. Malheur aux pauvres populations africaines !
Abdoulaye Villard Sanogo
Notre Voie http://news.abidjan.net/h/417190.html
Cemac : Pas de dévaluation du Cfa en vue
- Publié le Samedi, 19 Novembre 2011 13:54
- Écrit par Brice R Mbodiam
Assurance donnée hier par le gouverneur Abaga Nchama au terme d’un comité de politique monétaire de la Beac.
Un comité de politique monétaire (Cpm) extraordinaire, 20 jours seulement après le dernier qui a eu lieu le 28 octobre dernier à l’immeuble siège de la Banque des Etats de l’Afrique centrale à Yaoundé, tout ceci dans un contexte international de crise de la dette européenne susceptible d’avoir des répercussions dans la région Afrique centrale. Voilà qui aurait pu éveiller quelques craintes chez des observateurs de la scène économique de la zone Cemac, à l’annonce de la tenue hier dans la capitale camerounaise de ce rendez-vous au cours duquel sont généralement passés au peigne fin les indicateurs de l’économie des pays de la zone Cemac.
Mais, Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de la Beac, lui, rassure. A l’en croire, la convocation de cette grand’messe de la banque centrale participe de la politique de prudence et de vigilance adoptée depuis le déclenchement de la crise dans la zone euro, monnaie sur laquelle est arrimée le franc Cfa usité dans la zone Cemac. En effet, souligne le gouverneur de la Beac, cette vigilance implique désormais qu’à la moindre évolution de la situation en Europe, le Cpm de la Beac soit convoqué pour pouvoir mesurer, voire palier les répercussions possibles sur la zone Cemac. Cette précision faite, l’on apprend que le Cpm de la Beac a dû se réunir à nouveau hier pour mesurer les implications de la décision prises le 3 novembre dernier par le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (Bce), de réduire «d’un quart de point à 1,25% son principal taux directeur».
Et Lucas Abaga Nchama d’afficher sa sérénité au sortir de ce Cpm extraordinaire : «les perspectives macroéconomiques demeurent favorables pour l’ensemble de l’année 2011» dans la zone Cemac. C’est que, à côté des réserves de change des pays membres de cette banque centrale qui demeurent importantes et du taux de couverture extérieure de la monnaie qui culmine toujours à 100%, le gouverneur de la banque centrale croit toujours pouvoir tabler «sur un taux de croissance réel du Pib à 4,8%» en cette année 2011 finissante, et sur un taux d’inflation toujours en dessous du seuil de tolérance de 3% acceptée dans la zone Cemac, toutes prévisions déjà faites au terme du Cpm du 28 octobre dernier.
Par ailleurs, balayant les craintes exprimées ces jours-ci par une certaine opinion sur une éventuelle dévaluation du franc Cfa à cause de la crise de la dette dans la zone euro, Lucas Abaga Nchama s’est voulu claire : il n’y a aucune inquiétude à se faire de ce point de vue. Au regard de tous ces paramètres, «et après analyse de la balance des risques pesant sur la stabilité monétaire et financière», lit-on dans le communiqué qui a sanctionné le Cpm extraordinaire d’hier à Yaoundé, il a été «décidé de maintenir inchangés les conditions d’interventions de la Beac».
B. R. M.
Essimi Menye, Ministre des Finances: Il n'y aura pas de devaluation du Franc CFA, Le Ministre des Finances était l'invite du Journal Parle de 13h a la CRTV ce Lundi 28 Novembre 2011
http://www.cameroon-info.net/stories/0,30588,@,essimi-menye-ministre-des-finances-il-n-y-aura-pas-de-devaluation-du-franc-cfa.html
Le ministre des finances a démenti les rumeurs de dévaluation du franc CFA au cours d’un point de presse consacré à la présentation des résultats de la première émission des bons du
trésor de l’Etat camerounais. Il n’y aura pas de dévaluation. Essimi Menye, le ministre camerounais des finances l’a répété à maintes reprises le 25 novembre dernier, dans la salle de conférence de son département ministériel. La rencontre avec la presse, qui portait essentiellement sur l’évaluation de la première émission des bons du trésor de l’Etat camerounais, a vite glissé sur cette rumeur persistante née en Côte d’Ivoire, autre pays de la zone franc, annonçant la dévaluation du francs CFA dès le 1ier janvier prochain. Pour le ministre Camerounais, cette possibilité ne se justifie nullement à l’heure actuelle, car la physionomie de l’économie camerounaise d’aujourd’hui, n’a rien à voir avec celle, catastrophique de 1994 date à laquelle il y eut une mémorable modification de la parité entre le francs CFA et le franc Français de l’époque. «Les fondamentaux de l’économie sont bon, les grands chantiers d’infrastructures économiques démarrent un peu partout dans le pays, notre monnaie est bien couverte, les banques se portent bien, nous payons régulièrement les salaires et honorons normalement les autres dépenses, le niveau d’endettement du pays est modéré», a-t-il dit en substance, pour battre en brèche toute idée de dévaluation. En 1994, tous les pays de la zone étaient pauvres sur endettés, accumulaient des arriérés des paiements, avaient stoppé tout investissent d’envergure, ce qui montrait bien qu’il y avait un besoin de ce genre. De plus a-t-il expliqué, la dévaluation de 1994 a nécessité environ deux années de préparation. Or à ce jour lui ; le ministre camerounais des Finances, premier concerné par une telle décision, n’est au courant d’aucun dossier évoquant une telle éventualité. «C’est curieux. On parle de dévaluation, et la seule personne que n’est pas au courant c’est le ministre des finances, qui aurait dû initier ce dossier», a déclaré Essimi Menye sur un ton railleur.
Revenant sur l’émission des bons du trésor, une autre preuve de la bonne santé de l’économie camerounais, il y a eu un réel engouement. Pour la premières opération, l’Etat a récolté 8 milliards de francs CFA au cours de cette opération qui devrait se répéter plusieurs fois avant la fin de l’année, avec pour objectif d’atteindre 50 milliards de collectés au 31 décembre 2011. Ces sommes, reversées dans le compte courant du trésor pour améliorer la trésorerie de l’Etat permettent surtout de densifier l’activité sur les marchés financiers. Au cours des prochains mois ce sera une opération automatique, permettant à toit camerounais de savoir que les bons du trésor existent, que c’est un placement sûr et rémunérateur. Le Minfi qui assure que cette année 2011, le gouvernement a encaissé des recettes supérieures aux prévisions (2620 milliards encaissés contre 2571 milliards prévus) précise que l’émission des bons du trésor ne signifie pas que l’Etat est en difficultés de trésorerie, mais qu’il s’agit pour l’Etat de rendre utile l’épargne dormante des camerounais, dans l’intérêt des tous.
Selon, le ministre des finances, cette opération est bénéfique pour les acteurs économiques camerounais, qui peuvent ainsi faire des placement dans les bons du trésor à des taux bien plus rentables que les comptes d’épargne. Le processus est simple. Les banques étant agréés come spécialistes en valeur du trésor, celui qui a une liquidité ponctuelle peut se rapprocher de son banquier, acheter des bons du trésor à des taux de rémunération intéressants pour une durée de 13 ou 26 semaines, et réaliser ainsi une plus-value intéressante en peu de temps. «À la longue, nous allons être plus avantageux que les caisses d’épargne», s’est réjoui le ministre des finances qui ajoute qu’il veut pousser les Camerounais à aller vers les banques. Déjà plusieurs banques des pays voisins ont participé à cette opération, signe, selon lui, que les bons du trésor Cameroun sont intéressants pour tous.