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  • Espace de discussion ouvert à ceux qui s'engagent dans une réflexion sur les perspectives d'avenir du pays, à travers un regard croisé sur le politique, l'économique et le social. c'est notre contribution à donner un sens nouveau à l'image du Nord Camerou
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13 février 2006

Discours du Président de la République à la jeunesse

paul_biyaChers jeunes compatriotes,

Nous allons célébrer cette année la 40ème édition de la Fête de la jeunesse
Ce qui nous amène à constater que près de deux générations se sont succédé depuis la première édition et que ceux qui avaient vingt ans à l’époque ont aujourd’hui atteint l’âge de la maturité.
Ceci confirme, s’il en était besoin, que la jeunesse est une période transitoire et qu’elle n’est nullement une parenthèse, au sens étymologique du mot, qui le mettrait “ à part ” au sein de la société.
Au contraire, je crois que la jeunesse est une phase importante de la vie où le destin de chacun se dessine dans ses grandes lignes. C’est le moment où les principes moraux dont on s’imprègne garantissent une intégration harmonieuse dans la société, où le sens des responsabilités qui se développe façonne le futur citoyen, où les connaissances que l’on acquiert favorisent l’accès au parcours professionnel.
Bref, c’est un moment où la femme ou l’homme que vous serez joue son avenir. Il importe donc de faire les bon choix.
Mais, me direz-vous, comment faire lorsque la dureté de la vie amène à donner la priorité à la satisfaction des besoins quotidiens, lorsque la réussite sociale n’est pas toujours en rapport avec le mérite, lorsqu’au terme du parcours scolaire ou universitaire l’emploi n’est pas au rendez-vous ?
Ces objections ne manquent pas de pertinence, je voudrais toutefois tenter d’y apporter une réponse.
Nous ne vivons pas au Cameroun, pas plus qu’ailleurs, dans une société idéale. J’ai pour ma part maintes fois dénoncé nos faiblesses ou nos dysfonctionnements. Mais ceci ne doit pas nous conduire à une quelconque résignation. Nous devons bien plutôt en tirer une énergie supplémentaire pour venir à bout de ces maux et améliorer nos performances.
Je compte beaucoup sur vous, chers jeunes compatriotes, pour m’y aider. Parce que je sais que vous souhaitez comme moi construire une société où chacun trouvera la place qui lui revient, selon son travail et son mérite. De toute évidence, il nous faudra faire encore bien des efforts pour y parvenir.
Je n’ignore pas que pour le moment vos préoccupations principales concernent l’éducation et l’emploi.
Pour ma part, je veille à ce que le gouvernement assure aux différents niveaux de l’enseignement des conditions de fonctionnement aussi satisfaisantes que possible, compte tenu, évidemment, des moyens disponibles. Les crédits budgétaires affectés aux départements ministériels en charge de l’éducation représentent près de 20 % du budget de l’Etat, ce qui est, je crois, considérable.
Pour les jeunes, surtout dans les zones rurales, qui restent en dehors du système scolaire, le Programme national d’alphabétisation vise à leur faire acquérir les connaissances de base indispensables à l’exercice de la citoyenneté. Plusieurs centaines de nouveaux centres d’alphabétisation seront ouverts dans les prochains mois.
Au niveau universitaire, les problèmes sont plus complexes. La croissance exponentielle du nombre des étudiants au cours des dernières années, tandis que stagnaient nos moyens financiers, a rendu criante l’inadéquation de nos infrastructures universitaires. A cet égard, certaines revendications qui touchaient nos conditions de travail et de logement n’étaient pas sans justification. Il y a d’ailleurs été fait droit pour les demandes les plus urgentes. Cet effort de remise à niveau sera poursuivi.
Mais le problème est d’ordre plus général. Il s’agit de revoir ce qu’il est convenu d’appeler la “ gouvernance universitaire ”. L’université d’aujourd’hui ne peut plus être la même qu’il y a quarante ans. Ces orientations qui ont été définies récemment à l’usage de nos recteurs me paraissent aller dans la bonne direction. L’objectif d’autonomie – encore lointain – qui a été fixé ne pourra toutefois être atteint que si les parties intéressées font preuve à la fois de responsabilité et d’esprit de conciliation. La modernisation de notre université est à ce prix.
Encore plus préoccupant pour votre génération est le problème de l’emploi, du futur emploi. Trop nombreux sont nos jeunes qui ne parviennent pas à s’intégrer dans le monde du travail, même lorsqu’ils sont titulaires de diplômes reconnus. Comment s’étonner dès lors que certains sombrent dans le découragement, se réfugient dans l’informel ou au pire basculent dans la délinquance ?
Et pourtant, l’Etat ne reste pas les bras croisés. L’enseignement s’adapte à la professionnalisation. Le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle tire les leçons de l’évolution du marché du travail. Le Fonds national de l’emploi, subventionné par les pouvoirs publics, organise des formations et facilite l’accès au milieu professionnel. De son côté, le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’artisanat apporte sa contribution dans les secteurs où l’auto-emploi peut se développer.
Le ministère de la Jeunesse quant à lui, vient de lancer un programme d’appui aux jeunes ruraux. Cette initiative a permis en 2005 de donner un métier à des centaines de jeunes dans deux provinces. Il est prévu de l’étendre à l’ensemble du territoire national. Enfin, les Etats généraux de l’emploi qui se sont tenus récemment, ont ouvert des pistes de réflexion qui permettent de mieux appréhender les divers aspects du problème dans les prochaines années.
Ces efforts que je viens de citer n’ont pas été vains. Les résultats sont loin d’être négligeables mais il est clair qu’on ne pouvait en attendre la solution au problème global de l’emploi au Cameroun et en particulier celui des jeunes.
Je vous l’ai dit l’an dernier : la solution se trouve dans la relance de l’économie par la stimulation de la croissance. Cela reste vrai. Mais qu’il me soit permis d’ajouter qu’aujourd’hui les perspectives me paraissent à cet égard plus favorables qu’il y a un an. Nous disposons d’un nouveau programme économique et financier qui devrait, sauf accident, nous conduire au point d’achèvement de l’Initiative Ppte. D’autre part, certains de nos grands projets énergétiques, industriels, agricoles sont en bonne voie. Outre l’effet d’entraînement qu’on peut en attendre sur d’autres secteurs de l’économie, il est raisonnable de penser qu’à moyen terme l’offre d’emploi s’en trouvera sensiblement accrue.
J’observe que malgré les conditions difficiles que nous connaissons, certains jeunes entrepreneurs de notre pays ne baissent pas les bras et s’investissent dans des projets de développement ou le lancement d’entreprises. J’en veux pour preuve les “ meilleurs plans d’affaires ” de la Jeune chambre internationale du Cameroun, couronnés récemment, et qui sont autant d’exemples de ce que l’esprit d’entreprise peut produire de meilleur.
Vos aînés étaient animés par la volonté de construire un Etat et de former une Nation. Votre tâche ne sera pas moins noble puisqu’il vous reviendra de poursuivre la modernisation de notre pays afin qu’il puisse sortir du sous-développement. Il vous faudra pour cela définir un système de valeurs où le sens des responsabilités, l’esprit de dialogue, le choix de l’intérêt général, l’engagement pour la solidarité seront les garants de notre cohésion nationale. Cela revient au fond – n’ayons pas peur des mots – à inventer une nouvelle forme de patriotisme pour le Cameroun.
Différents textes sont actuellement à l’étude qui devraient fournir un cadre à cette réflexion. Ils concernent notamment le Comité de stratégie du plan jeunesse qui verra bientôt le jour. Plus concrètement, le Service civique national de participation au développement que j’entends relancer permettra de renforcer l’éducation citoyenne des jeunes et d’accroître leurs chances d’insertion sociale.

Chers jeunes compatriotes,
La société de liberté et de progrès que nous nous efforçons de bâtir implique l’attachement commun aux etuduantsginstitutions démocratiques que nous mettons en œuvre et le respect de l’homme dans ses droits les plus fondamentaux et les plus sacrés. Car, ne l’oublions pas, il en est la pierre angulaire. Il s’agit, sans contredit d’une tâche difficile et de longue haleine en raison de nos diversités ethniques, sociales et culturelles nécessitant la coopération de tous pour le renforcement de la paix sociale et de l’unité nationale.
Aussi n’est-il pas acceptable qu’à la faveur d’une rumeur incontrôlée l’on se permette, comme ce fut récemment le cas, de spéculer sur les vices et les vertus de quelques uns, portant ainsi atteinte, peut-être sans le vouloir, à leur vie privée et à leur honorabilité…
Ecrire, communiquer, c’est certes une façon d’exprimer sa liberté. Mais cette liberté connaît des limites qu’impose le respect de la vie privée et de l’ordre public.
J’en appelle donc à l’esprit de responsabilité, à la sagesse des communicateurs et des journalistes pour qu’ils respectent les règles de déontologie propres à leur noble métier et qu’ils tiennent compte dorénavant des principes de convenance inhérents à toute société civilisée.

Chers jeunes compatriotes,
Je connais vos difficultés. Je partage vos inquiétudes mais aussi vos espoirs.
Je vous demande de ne pas vous décourager, de ne pas renoncer, de ne pas vous résigner.
C’est également le conseil que je donnerai à nos Lions indomptables qui, après un très beau parcours au premier tour de la Can, se sont inclinés, en quart de finale, sans avoir démérité.
Je crois fermement que votre avenir est plein de promesses. J’ai la conviction qu’ensemble nous pouvons leur donner consistance.

Bonne fête à tous et à toutes !
Vive la jeunesse camerounaise !

Vive le Cameroun !

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