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12 janvier 2007

Conflit interethnique

Un accrochage entre pêcheurs à l’origine des affrontements qui ont déjà fait huit morts dans le district de Zina.

MusgumC’est donc un secret de polichinelle, Kotoko et Musgum, deux peuples du département du Logone et Chari dans la province de l’Extrême Nord se regardent en chien de faïence depuis plusieurs années déjà. Une attitude tirée de la volonté pour les uns et les autres de s’affirmer dans le leadership local. Ce qui bien entendu suscite ici et là, une haine séculaire entre ces ethnies, pourtant unies par l’histoire. Depuis hier matin, le district de Zina dans la province de l’Extrême Nord est sous haute surveillance des forces de gendarmerie. Difficile selon Sardaouna N. d’accéder à cette unité administrative en proie depuis quelques jours à des affrontements grandeur nature entre Kotoko et Musgum.

Tout est en effet parti, selon le préfet du Logone et Chari, Alain Fritz Ndibi, d’un accrochage le 4 janvier entre des pêcheurs Musgum et Kotoko dans un point d’eau situé à l’intérieur du Parc National de Waza. Cette marre où, il n’est pas en principe permis de pratiquer la pêche est utilisée clandestinement par les populations du district de Zina. Alors que les pêcheurs Musgum vaquaient normalement à leurs occupations selon le préfet, ils ont été attaqués par les pêcheurs Kotoko. La confrontation en pleine marre a engendré le décès d’un Musgum. Ce qui est venu en rajouter à la tension toujours latente entre les deux peuples.

Mus par la volonté d’en découdre avec les Kotoko, les Musgum du coin vont mettre le cap sur trois villages Kotoko. Bilan de cet assaut, les trois localités sont incendiées et six Kotoko décèdent en même temps qu’un Musgum. De nombreux blessés à en croire l’autorité administrative ont été dénombrés de part et d’autre. Si pour Alain Fritz Ndibi, huit morts ont été enregistrés, dans les chaumières Musgum, on parle de près de douze morts. Même si de ce côté on dit n’avoir pas encore identifié les corps. Le maire de la commune rurale de Zina que nous avons joint au téléphone s’est juste contenté de confirmer les affrontements, sans autre commentaire.

Pour Ousmane T. commerçant, qui se trouvait dans le coin au moment des affrontements, les villages Fichna (Musgum) et Tede (Kotoko) ont été le théâtre des manifestations de violence. Selon son témoignage, les scènes étaient horribles. "On a égorgé des personnes alors qu’elles n’étaient même pas concernées par les évènements à l’origine de l’affrontement." Pour Mahamat Shifa, jeune pêcheur Kotoko joint au téléphone, " la marre qui a déclenché les affrontements est très prisée parce qu’elle est une source de revenus de taille pendant la période de crue. C’est pourquoi généralement de peur d’avoir des accrochages quand nous y sommes, les Musgum n’y mettent pas les pieds et vice versa."

Le préfet rappelle cependant que l’utilisation de cette marre pour l’activité de la pêche est clandestine et le site ne saurait être considéré comme un centre de pêche. Les populations, selon lui, ont été plusieurs fois rappelées à l’ordre. Des rappels qui sont vraisemblablement restés lettre morte et qui ont attisé la haine mutuelle entre Musgum et Kotoko. Pour l’heure, la situation est, selon Alain Fritz Ndibi, sous contrôle. "Des unités des forces de l’ordre ont été déployées dans la zone. Nous pensons maintenir la paix et l’ordre dans ce district de Zina."
Le dernier affrontement entre Musgum et Kotoko remonte à la période mars-avril 2006. Les deux peuples étaient alors en conflit pour le contrôle de la Chefferie de Lahaye.

Par Dieudonné Ngaïbaï, Mutation

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