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  • Espace de discussion ouvert à ceux qui s'engagent dans une réflexion sur les perspectives d'avenir du pays, à travers un regard croisé sur le politique, l'économique et le social. c'est notre contribution à donner un sens nouveau à l'image du Nord Camerou
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13 janvier 2006

Affaire Marafa-Camair : les dessous d'une bataille

marafa_et_dousto_blazyAu début, l'organisation du Hadj était l'affaire des associations islamiques. Puis vint la commission nationale du Hadj. Une mutation qui s'est opérée sans problèmes apparents. Certains responsables veulent profiter de leur double casquette pour régler des comptes.

Deux millions de fidèles musulmans se trouvent en ce moment à

La Mecque

dans le cadre du pèlerinage du Hadj qui constitue l'un des cinq piliers de la foi islamique. Parmi eux, environ 2 000 Camerounais qui ont rejoint l'Arabie Saoudite il y a quelques jours, non sans difficultés relatives à leur acheminement vers la terre sainte. On se souvient ainsi du conflit ouvert, né de ces difficultés d'acheminement des pèlerins camerounais vers

La Mecque

, qui a opposé le ministre d'Etat ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation Marafa Hamidou Yaya et l'administrateur provisoire de

la Cameroon Airlines

(Camair), Paul Ngamo Hamani. Un communiqué musclé du Minatd diffusé en mi-journée du 30 décembre 2005 rendait ainsi responsable

la Camair

de tous les désagréments causés aux pèlerins dont la plupart ont passé des nuits à la belle étoile à l'aéroport international de Douala et de Garoua en attente d'être embarqués. Il aurait fallu selon les précisions de Marafa Ha midou Yaya l'intervention personnelle du chef de l'Etat pour que les pèlerins du Hadj 2005-2006 soient finalement acheminés vers l'Arabie Saoudite par

la Camair.

De son côté, Paul Ngamo Hamani, après la diffusion du violent réquisitoire du Minatd avait apporté des précisions quant aux dispositions prises par

la Camair

dans cette opération du Hadj 2005-2006, évoquant des difficultés face auxquelles la compagnie nationale camerounaise de transport aérien a dû faire face (voir Le Messager n° 2038 du jeudi 5 janvier 2006). Si le calme est quelque peu revenu dans ce différend qui reste latent entre le Minatd, par ailleurs président de la commission nationale du Hadj et

la Camair

, il y a lieu de se poser la question de savoir comment en est-on arrivé à cette situation qui affecte presque toutes les parties concernées dans cette affaire ? Surtout que depuis quelques années, ces multiples difficultés dans l'organisation du Hadj ont tendance à devenir récurrentes.

Histoire d'une commission

Il y a encore une dizaine d'années, l'organisation des pèlerinages des musulmans à

La Mecque

était l'apanage des différentes associations islamiques du Cameroun ; que ce soit pour le Hadj, le grand pèlerinage annuel ou alors

la Umra

qui est le tout petit pèlerinage qui se déroule généralement pendant le mois du jeûn du Ramadan. En fait, c'était une tradition initiée depuis l'ancien régime dont le chef de l'Etat, feu Ahmadou Ahidjo fidèle musulman lui-même avait laissé l'organisation du pèlerinage musulman à des associations privées. On ne peut pas dire que les choses se passaient mal. Puisque très rarement, on avait noté des désagréments comme c'est le cas de nos jours.

Le consul du Cameroun à Djeddah se plaignait du fait que ces mauvaises organisations du pèlerinage musulman par des encadreurs camerounais qu'il qualifiait de vieux, salissaient l'image du Cameroun et que, sur le plan diplomatique, les autorités saoudiennes commençaient à s'en émouvoir au point de penser sérieusement à éliminer la piste camerounaise. Pour lui, il fallait absolument faire quelque chose pour éviter le pire. Marafa Hamidou Yaya ainsi saisi par le consul que certains disaient à tort ou à raison être un de ses proches parents, va prendre le dossier et le piloter de bout en bout sous la couverture " d'une ferme instruction du chef de l'Etat ".

Nonobstant la polémique qui a commencé à s'amplifier sur son implication directe dans l'organisation des pèlerinages musulmans à

La Mecque

, Marafa Hamidou Yaya fait naître la commission nationale du Hadj dont il sera le président. Cette commission qui comprend entre autres le consul du Cameroun à Djeddah va mettre en route la notion d'encadreurs agréés par ladite commission. C'est-à-dire que pour organiser le pèlerinage, chaque encadreur national devrait recevoir le quitus de la commission sur la base d'une performance démontrée. La polémique va s'amplifier davantage au point où l'on dira que " Marafa confisque le Hadj ". Surtout que le tout premier Hadj de l'ère de la commission Marafa, avec l'implication directe de la représentation diplomatique du Cameroun à Djeddah n'est vraiment pas un succès. La plupart des pèlerins s'étant plaints une fois de plus de la mauvaise organisation au niveau de l'accueil et de l'hébergement sur place en Arabie saoudite. En tout cas, la commis sion nationale du Hadj mise en place par Marafa Hamidou Yaya devenu entre temps ministre d'Etat ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation va s'imposer dans l'organisation annuelle du Hadj, et ne laissera aux associations islamiques du Cameroun que l'organisation du petit pèlerinage de

la Umra.

Faut-il libéraliser

La coopération entre la commission nationale du Hadj et

la Cameroon Airlines

va s'intensifier sous la direction de Thomas Dakayi Kamga. Il était question de ne pas surtout faire perdre à la compagnie nationale (qui hélas battait de l'aile depuis fort longtemps) le juteux marché du Hadj avec notamment deux à trois mille pèlerins à transporter annuellement vers l'Arabie saoudite. Certains encadreurs qui ne croyaient pas aux performances de

la Camair

et qui voulaient choisir d'autres compagnies telles que Ethiopian Airlines et Kenya Airways, réputées très sérieuses, sont réprimés d'une manière ou d'une autre. Il en sera ainsi jusqu'au Hadj 2005-2006 où l'on va enregistrer de graves divergences entre les deux partenaires que sont

la Camair

et la commission nationale du Hadj. En tout cas, la prise de position publique et musclée du ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya, président de la commission nationale du Hadj apparaît assez curieuse. Car comment comprendre que, lors des prépara tifs du Hajd 2005-2006 le président de la commission du Hadj qui tenait à imposer le choix de

la Camair

à tous les encadreurs nationaux, quand bien même ceux-ci, réticents, avaient déjà porté leur dévolu sur d'autres compagnies compte tenu des désagréments du passé, ait opéré un tel revirement contre la compagnie nationale de transport aérien ? Toujours est-il que certains parlent des combats épiques que se livrent les membres du gouvernement camerounais depuis un temps. Tout le monde sait que Paul Ngamo Hamani, l'administrateur provisoire de

la Camair

est un homme proche de Polycarpe Abah Abah, le ministre de l'Economie et des finances que l'on retrouve depuis un temps (actualité oblige) sur plusieurs fronts. En s'en prenant ainsi violemment à l'Ap de

la Camair

, le ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya voudrait-il faire voir à l'opinion publique et surtout au chef de l'Etat que les choix de son collègue du Minefi sont discutables ; tout au moins au niveau de la compétence ? Voire

Au final, le vrai problème est celui de la crédibilisation de l'organisation du Hadj par la commission nationale que préside actuellement le ministre Marafa. On se demande bien s'il ne faudrait pas revenir à la solution des privées au lieu d'impliquer directement l'Etat dans un pays laïc dans l'organisation d'un pèlerinage religieux. Et à propos, les autres confessions religieuses telles que les Eglises catholique et protestante peuvent-elles admettre que le Minatd s'ingère dans l'organisation des pèlerinages chrétiens par elles organisées tous les ans ? Là est peut-être toute la question.

Par Jean François CHANNON dans Le Messager (livraison du 13 Janvier 2006 )

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