18 mai 2009
les 50 ans du collège protestant norvégien Ngaoundéré
Par Napani Jean Claude, Bruno Pacthoaké, Aymar Awana et Joël Maman
In Journal Du Cameroun.Com
L’institution scolaire n’a cessé d’évoluer avec l’appui des missions norvégienne et Américaine
Le Révérend Hamadicko, premier pasteur nommé Principal du collège protestant, rêve d’un « établissement secondaire davantage moderne ». Cette école de L’Eglise évangélique luthérienne au Cameroun (EELC) est l’un des fruits de la coopération centenaire entre Norvégiens, Américains et Camerounais. Il s’agit des missionnaires de la Norway Mission Society (NMS). La Nms avait pour objectif d’accroître les connaissances des théologiens et enseignants noirs. Suite à cette requête, le ministre de l’éducation nationale de l’époque, par arrêté numéro 37/ VP/MEN du 13 Mars 1957, autorise l’ouverture de cette école dite « complémentaire ». A ses débuts, l’école compte trois enseignants pour une dizaine d’élèves. Monsieur Schwelbel Albert en est le premier directeur (1957-1958). A la suite d’une entente entre les missions Norvégienne et Américaine, l’école est transférée de Meiganga à Ngaoundéré en 1959. En échange, l’école de théologie s’installe à Meiganga. Jadis dénommée « cours complémentaire » l’école change de dénomination le 26 novembre 1960 et s’appelle désormais « collège Protestant ». Ce dernier - ouvert à tous- pose le problème du coût élevé des frais de scolarité. Ses élèves se recrutent généralement dans la classe des nanties. Une bonne partie des élèves vient du grand Sud-Cameroun.
La genèse
Les premiers missionnaires de la NMS s’installent dans la ville de Ngaoundéré dans les années 1920. Leur mission principale consiste alors à prêcher la bonne nouvelle du Christ aux peuples indigènes du Cameroun. Et pour ce faire, des églises ont été construites presque partout dans le plateau de l’Adamaoua. Dans le souci d’éduquer les peuples autochtones, la NMS crée ses premières écoles primaires dans les années 1940. Elles sont installées à Ngaoundéré, Yoko, Mbé, Galim Tignère et Bankim. A la même période, la mission américaine pose ses valises au Cameroun. C’est alors qu’une union s’établie entre Américains et Norvégiens à l’effet de demander à l’Etat camerounais une autorisation visant la création d’une école complémentaire.
Croissance
En 1971, un projet chapeauté par les deux missions vise à agrandir et moderniser le collège protestant de Ngaoundéré. Il consiste à construire progressivement un nouvel internat, des salles de classes plus spacieuses et des logements pour enseignants. En 1980, avec le triple financement de la NORAD (Norway aid in development), la NMS et du FLM (fonds Luthérien mondial), le collège protestant se dote d’un bâtiment à étage comprenant des salles de classes et un bloc administratif. Un duplex servant d’internat pour les garçons est mis sur pied. Un autre bâtiment à étage abrite une salle de conférences, un réfectoire, une cuisine et des cases de passages. Ces actions sont suivies par la construction d’un internat pour les filles et un vaste camp des professeurs en 1982. Le collège ouvre alors un second cycle lui conférant le qualificatif d’établissement secondaire d’enseignement général à cycle complet. Avec pour caractéristique principal l’ouverture à toutes les couches sociales. Le collège regorge 9% de catholiques, 10% de musulmans en 1972. 20% de catholiques et 23% de musulmans en 1985. Et de nos jours 6% de catholiques et 23% de musulmans cohabitent sans problème. Toutefois, le « colprot » comme l’appellent les citadins de Ngaoundéré a vu passer plusieurs américains, norvégiens, nigérians…comme enseignants ou élèves.
les 50 ans du collège protestant norvégien Ngaoundéré
Quels sont les moments forts et les grandes réalisations de cette collaboration?
1965, c’est l’année de naissance de l’EELC avec pour président le pasteur Medoukan Joseph. Comme grandes réalisations, on peut citer les infrastructures acquises. Dans le domaine de la santé, nous avons les hôpitaux de Ngaoubela, Ngaoundéré, Meinganga, Garoua-boulai et Mbankim. Coté éducation, nous avons la création des écoles primaires dans la région Adamaoua, le collège protestant de Ngaoundéré en 1958. D’ailleurs, ce dernier fut classé meilleur collège du Cameroun dans les années 1985. On n’oublie pas les centres de formation agricole de Meing, (Tibati), Yoko, Songkolong au pays Mambila, Mbé, Gadjiwan chez les Péré, à Fopkayono dans la région Est. Les pommes de terre cultivées dans ces centres ont donné de la semence à la région de l’Ouest. Les investissements avoisinent les deux milliards de franc Cfa. Les partenaires de ce domaine ont responsabilisé les camerounais en leur confiant la gestion de ces centres. Malheureusement, aujourd’hui il n’existe plus que celui de Gadjiwan.
Pourquoi ces étrangers ont préféré installer leur base à Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua, où on retrouve la majorité des investissements?
Ils avaient choisi le centre de l’Afrique pour commencer l’évangélisation, et ce centre est le Cameroun, dans l’Adamaoua y compris Yoko dans le Mbam.
Parlant de l’éducation, (les écoles primaire, secondaire voire supérieure), quel impact a-t–il eu chez les populations locales?
L’éducation a été très bénéfique pour les populations locales. Particulièrement, pour les chrétiens qui avaient des difficultés d’entrer dans les établissements publics. Ces écoles acceptaient aussi bien les musulmans que les chrétiens.
Qu’ont-ils (Norvégiens et Américains) gagné dans cette relation?
Semer la « bonne semence», prêcher la bonne nouvelle. Voici ce qu’ils ont gagné. Puisqu’ils ont réussi à leur mission : celle de prêcher l’évangile
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