Cameroun: Le crash d'un cargo militaire libyen à Kousseri fait six morts

Un avion cargo militaire libyen s'est écrasé dimanche matin sur la ville camerounaise de Kousseri, à la frontière du Cameroun et du Tchad, après avoir manqué son atterrissage à N'Djamena, la capitale tchadienne, tuant ses six hommes d'équipage.

L'accident n'a fait aucune victime parmi la population camerounaise. L'appareil de l'armée de l'air libyenne, un Antonov An-72 de fabrication russe, avait décollé de la ville de Sabaha en Libye (Sud-Est de Tripoli) à 0h50 Gmt chargé de vivres pour la population tchadienne et devait se poser à N'Djamena trois heures plus tard, a déclaré le représentant de l'Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique (Asecna) au Tchad.

Selon les premiers éléments de l'enquête ouverte par l'Asecna, l'Antonov 72 a très probablement été victime d'un problème technique au moment d'atterrir sur l'aéroport de la capitale tchadienne. "Juste avant l'atterrissage, le contrôle aérien de N'Djamena a constaté que l'appareil se présentait en phase d'approche avec une altitude élevée", a rapporté Mahamat Saleh Douga.

"Il a alors remis les gaz (...) on peut supposer qu'il a eu un problème technique", a poursuivi M. Saleh Douga, ajoutant que les pilotes n'avaient évoqué "aucun problème particulier" lors de leurs dernières conversations radio avec la tour de contrôle de l'aéroport de N'Djamena.

L'Antonov 72 s'est écrasé quelques minutes plus tard à 4h55 locales (3h55 Gmt) sur la ville camerounaise de Kousseri, à quelques kilomètres au sud de l'aéroport de N'Djamena, a encore indiqué le représentant de l'Asecna, qui s'est rendu sur les lieux de l'accident. Les six hommes d'équipage ont été retrouvés morts calcinés dans les débris de l'appareil par les secours camerounais, a déclaré le député-maire de Kousseri Kamssouloun Abba Kebir, interrogé par téléphone depuis Yaoundé.

L'appareil militaire libyen s'est écrasé dans une zone inhabitée de la commune camerounaise, dans le quartier dit Madagascar, et n'a fait aucune victime parmi la population, a poursuivi M. Abba Kebir. Selon plusieurs témoignages recueillis au téléphone depuis Yaoundé, l'avion s'est immédiatement embrasé en s'écrasant au sol, vraisemblablement en raison du carburant encore disponible dans ses réservoirs. "Nous avons été réveillés par une immense explosion. Nous avons pensé que c'était un bombardement sur N'Djamena. Beaucoup de gens se sont précipités sur le lieu de la détonation et ils ont constaté que c'était un avion qui s'était écrasé dans un jardin", a ainsi raconté à l'Afp un habitant de Kousseri, Galatou Mahamat.

Les autorités tchadiennes et camerounaises se sont rendues rapidement sur les lieux du crash, où les corps des victimes ont été retirés de la carcasse de l'Antonov 72 dans la matinée.