Quand Ibrahim Talba se livre aux questions des étudiants de l'ESSTIC!

Les étudiants de cette institution (ESSTIC ndlr.)ont reçu le directeur général de la Caisse de stabilisation des hydrocarbures, dans le cadre d’un débat, avant-hier.

Cette rencontre ne pouvait pas mieux tomber. Juste le jour où les prix des hydrocarbures subissaient une nouvelle hausse. Très facile dès lors d’imaginer dans quel sens ont abondé les débats entre les étudiants de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), et le directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, Ibrahim Talba Malla. Encore moins difficile d’apprécier l’esprit du débat " à la limite de l’impertinence, mais qui ne doit pour autant pas faire frémir… ", comme l’a décrit le directeur de l’Esstic, Laurent Charles Boyomo Assala, dans son mot de bienvenue. Dans le cadre de son programme de prestige, Café.Com, la plus vieille institution de formation des hommes de médias du Cameroun recevait hier le principal acteur de la tarification du pétrole et de ses dérivées au Cameroun.

En deux heures, dans une ambiance de confidences où tutoiements et interpellations amicales ont donné un caractère franc aux débats, tous les contours du système de gestion des prix du pétrole sont passés au crible de la curiosité des jeunes journalistes en formation. On en a par exemple appris que depuis quelques années, l’Etat a cessé de supporter les effets des fluctuations des prix sur le marché international. Entre 1981 et 1995, c’était notamment le cas. Par contre, le pétrole lampant — sur le marché international il est plus cher que le Super — et le gaz domestique, pour des raisons sociales, continuent de bénéficier des subventions gouvernementales. Sur le plan macroéconomique, la libéralisation de la filière expose bien évidemment le marché camerounais aux réalités du marché international… Quelques détails techniques avec des chiffres à la clé ont fini de convaincre l’assistance.

Restait alors l’ultime porte de sortie pour les hôtes. Par le jardin secret de leur invité. Sa naissance à Mora, au pied des monts Mandara, son enfance à Yaoundé, sa scolarisation au collège Mazenod de Ngaoundéré, son père député, puis ministre… Et, bien sûr, son épouse et ses enfants. Rien de la vie d’Ibrahim Talba Malla n’a échappé aux journalistes en herbe. Sous le regard attentif du recteur de l’université de Yaoundé II, Jean Tabi Manga, et de tout le staff administratif et académique de l’Esstic. Il faut dire que Café.Com, qui existe depuis près de six ans, est un programme tout aussi académique. Il vise à mettre les étudiants dans des situations professionnelles proches de celles du terrain.

Par Serges Olivier OKOLE, Cameroon Tribune du 03.02.06