Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GRAND-NORD CAMEROUN
Publicité
Derniers commentaires
Archives
GRAND-NORD CAMEROUN
  • Espace de discussion ouvert à ceux qui s'engagent dans une réflexion sur les perspectives d'avenir du pays, à travers un regard croisé sur le politique, l'économique et le social. c'est notre contribution à donner un sens nouveau à l'image du Nord Camerou
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Catégories
21 décembre 2005

Des semences OGM distribuées dans le Nord

mil11

Des semences OGM distribuées dans le Nord :

Serions-nous par malheur le laboratoire d'une machination officielle?


L’annonce de la distribution de semences génétiquement modifiées, dans le Nord du Cameroun, soulève la question de la législation du pays en matière de biotechnologie. Une loi, non appliquée, existe depuis avril 2003, mais elle est critiquée par plusieurs organisations non-gouvernementales de défense de l’environnement et de défense des consommateurs.

Des semences biologiquement modifiées (OGM) seraient bien présentes au Cameroun, notamment dans l’extrême Nord du pays, "une région dont la dépendance à l’aide alimentaire est une réalité" et où elles seraient distribuées aux paysans, a révélé le coordonnateur de l’Association camerounaise pour l’éducation environnementale (ACEEN), Barthélémy Tsafack.

Selon M. Tsafack, les agriculteurs adoptent ces aides non- alimentaires de certaines multinationales parce que leurs rendements sont meilleurs que celui des semences locales.

Déplorant la méfiance de certains cadres qui refusent de livrer leurs statistiques en la matière, il a rappelé que le Cameroun dispose depuis le 21 avril 2003 d’une loi portant sur le régime de sécurité en matière de biotechnologie moderne dont on attend encore le décret d’application.

Il s’agit d’un texte de 68 articles qui rencontre pourtant de vives critiques de la part de plusieurs Organisations non-gouvernementales de défense de l’environnement et de défense des consommateurs.

Président de l’Association camerounaise pour la défense des consommateurs (ACDP), Samuel Essoungou Ndemba estime que cette loi est conforme au Protocole de Cartagena, encore appelé Convention sur la diversité biologique.

Il souhaite sa mise en oeuvre, mais surtout que les populations donnent leur avis sur la question et que le principe soit publiquement discuté.

Experte du Centre africain pour la biodiversité, basé en Afrique du Sud, Mariam Mayet pense que la loi camerounaise comporte de nombreuses insuffisances dont la moindre n’est pas la "phraséologie troublante" à commencer par la définition même des produits génétiquement modifiés (GM).

Les dispositions sur la responsabilité prévues dans la loi ne s’appliquent pas à ces produits, indique-t-elle, ajoutant qu’aucun mécanisme relatif au processus de prise de décision n’existe dans le texte, "ce qui constitue une omission essentielle et sérieuse".

De plus, affirme-t-elle, les dispositions sur la responsabilité ne couvrent pas les dommages issus du développement et de la manipulation des OGM, ou encore de la réparation.

Un haut responsable du ministère camerounais de l’Environnement et de

la Protection

de la nature ayant requis l’anonymat, reconnaît que les avantages et les inconvénients des OGM ne sont pas encore clairement identifiés, mais déplore également l’insuffisance des équipements pour les tests, le manque de ressources financières pour la sensibilisation et le renforcement des capacités des spécialistes.

Le débat autour de ces semences améliorées renferme un véritable problème de responsabilité, indique de son côté le directeur du Centre pour l’environnement et le développement (CED), Samuel Nguiffo, qui pointe un doigt accusateur sur l’industrie des OGM, qui, selon lui, essaie de se protéger pour le présent et le futur contre un risque que personne ne maîtrise encore.

"Ce lobby veut être exonéré de toute responsabilité, aussi bien maintenant que pour l’avenir", estime-t-il.

A l’issue d’une réunion tenue fin juillet dernier à Yaoundé, 25 Organisations de la société civile (OSC), organismes de recherche et chercheurs avaient notamment dénoncé la faible diffusion de la loi sur la biotechnologie moderne, la rétention des informations sur les OGM, ainsi que les difficultés d’accès à l’information auprès des administrations et des institutions de recherche.

Elles avaient recommandé au gouvernement d’accélérer l’élaboration et la publication des textes d’application de la loi sur la biotechnologie moderne, d’impliquer de manière effective les OSC dans l’élaboration et la finalisation des textes réglementaires en cours, d’engager une réflexion impliquant

la Société

civile en vue de la révision de l’actuelle loi sur la biotechnologie moderne.

Les pouvoirs publics ont également été invités à diffuser largement l’information sur les OGM en impliquant les Organisations de la société civile et à se doter des moyens humains et matériels en vue d’un contrôle systématique effectif des importations des produits agroalimentaires et des OGM en particulier.

Ils ont aussi été conviés à établir une plate-forme formelle et permanente de concertation avec

la Société

civile sur les questions de protection de l’environnement en général et les OGM en particulier et à demander la suspension du Panel africain de biotechnologie mis sur pied par l’Union africaine (UA) tant que ses termes de références n’auront pas été débattus publiquement pour assurer une représentation équitable des acteurs.

Pour les signataires de la déclaration, il faut développer et mettre en oeuvre des alternatives durables à l’aide alimentaire (développement des infrastructures de transport, vulgarisation des techniques agrobiologiques, etc.), l’étiquetage systématique des produits avec la mention "contient ou ne contient pas des OGM" ou "fabriqué ou non à base de produits GM".

Les participants s’étaient engagés à constituer un réseau de suivi des OGM au Cameroun, à mener des actions de sensibilisation sur les OGM à travers le territoire national et à contribuer au développement des ressources humaines sur la question.

Ils s’étaient aussi engagés à vulgariser les actions actuellement menées par les organisation travaillant sur cette question et à mener des actions de lobbying et de plaidoyer pour la défense des intérêts du consommateur et pour la mise en oeuvre de textes lois et textes d’application, et à renforcer la collaboration avec les institutions de recherche.

Panapress lundi 12 décembre 2005

Vous pouvez réagir à cet article !

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité